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Près de cinq millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année dans le monde

Un bébé n’a pas les mêmes chances de survie selon le pays où il nait. Près de cinq millions d’enfants meurent chaque année avant d’atteindre leur cinquième anniversaire. Deux tiers de ces décès pourraient être évités avec des moyens de base.

Publié le 17 octobre 2025

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Modes de vie Âges Santé

Près de cinq millions de bébés et d’enfants sont morts avant d’avoir atteint l’âge de cinq ans dans le monde en 2023, selon l’Organisation mondiale de la santé [1], soit 37 sur 1 000 naissances. Le risque de mourir bébé ou dans la prime enfance est très inégal selon la région du monde. En Europe de l’Ouest, le taux de décès avant cinq ans est de 4 pour 1 000, et de 6 pour 1 000 en Amérique du Nord. En Asie de l’Est, en Amérique latine et dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, le risque de mourir dans les jours ou les années qui suivent la naissance est compris entre 14 et 20 pour 1 000 selon la région. Par rapport à ces régions, il est encore deux fois plus élevé (35 pour 1 000) en Asie du Sud. Et le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans atteint 68 pour 1 000 en Afrique subsaharienne.

Décès des enfants de moins de cinq ans dans le monde
Nombre
en milliers / 2000
Nombre
en milliers / 2023
Taux
en ‰ / 2000
Taux
en ‰ / 2023
Afrique subsaharienne4 0872 76615068
Asie du Sud3 7471 2459335
Moyen-Orient et Afrique du Nord3421974420
Amérique latine et Caraïbes3801493316
Asie de l’Est et Pacifique1 2563164014
Europe et Asie centrale21678218
- dont Europe occidentale311664
Amérique du Nord352686
Monde10 0634 7777737

Lecture : en 2000, 4,1 millions d'enfants sont décédés avant l'âge de cinq ans en Afrique subsaharienne 150 pour 1 000 naissances.
Source : Organisation mondiale de la santé – © Observatoire des inégalités

Une diminution de moitié

Heureusement, les progrès en matière de mortalité des jeunes enfants sont très importants : le nombre de décès des moins de cinq ans a diminué de moitié dans le monde en deux décennies, passant de 10 millions en 2000 à 4,8 millions en 2023. Rapporté au nombre des naissances, le taux de décès avant cinq ans est passé de 77 à 37 pour 1000 sur la même période.

Le nombre de décès a été divisé par quatre en Asie de l’Est et Pacifique, la région qui comprend la Chine. 1,3 million d’enfants y sont morts avant cinq ans en 2000, un chiffre en très nette baisse puisque 300 000 décès ont été recensés en 2023. Le taux de mortalité y est passé de 40 pour 1 000 naissances à 14 sur la période. En Asie du Sud, ce nombre de décès a été divisé par trois, essentiellement sous l’effet du pays le plus peuplé dans la région, l’Inde. Il est passé de 3,7 à 1,2 million en vingt ans, soit de 93 décès pour 1 000 naissances en 2000 à 35 en 2023. En Afrique subsaharienne, la situation s’améliore aussi, même si cela semble plus lent, de 4,1 à 2,8 millions de décès chez les moins de cinq ans au cours de la même période. Il faut prendre la mesure du phénomène : le taux de mortalité des moins de cinq ans dans cette région a été divisé par deux, passant de 150 décès pour 1 000 naissances en 2000 à 68 en 2023.

Des causes évitables

Malgré les progrès des conditions sanitaires qui entourent la naissance et les premières années de vie, plus d’un tiers des décès infantiles restent dus à des maladies qui pourraient être évitées grâce à des soins peu sophistiqués. Ainsi, 16 % des décès de jeunes enfants dans le monde surviennent suite à une pneumonie dont le traitement (antibiotique par exemple) est peu coûteux. Cette seule maladie cause la mort de 500 000 enfants par an en Afrique. La diarrhée est encore la cause de 9 % des décès d’enfants de moins de cinq ans dans le monde. L’hygiène et l’accès à une eau correctement traitée sont essentiels pour prévenir cette maladie. Le paludisme continue à tuer également. Il emporte 450 000 jeunes enfants par an, essentiellement en Afrique. Là aussi, les moyens de prévention sont connus : moustiquaires et vaccination permettraient de réduire considérablement ce nombre. Par ailleurs, 4 % des décès chez les moins de cinq ans dans le monde sont dus à des maladies infectieuses et 3 %, à la tuberculose. Garder le nouveau-né sous la surveillance d’une sage-femme pendant les 24 heures qui suivent sa naissance serait décisif pour limiter les complications.

La première cause de mortalité infantile est la prématurité. Dans les régions pauvres, le facteur sous-jacent en est la malnutrition : les mères en mauvaise santé risquent plus souvent d’accoucher prématurément et les bébés mal nourris se défendent moins bien contre les maladies.

Réduire davantage la mortalité des moins de cinq ans relève de mesures concrètes, comme l’amélioration de la qualité de l’alimentation, l’assainissement de l’eau et l’accès à des médicaments de base. Si l’Afrique subsaharienne parvenait à atteindre le même niveau de décès qu’en Asie de l’Est (la Chine et ses voisins), plus de deux millions d’enfants de moins de cinq ans seraient sauvés chaque année. Les difficultés de développement de ces régions, les conflits qui s’y déroulent et la concentration de la richesse entre les mains d’une minorité sont les véritables responsables de la mort de ces enfants en bas âge.

Chaque année, 260 000 femmes meurent à l’accouchement
260 000 mères meurent chaque année dans le monde pour des raisons liées à la grossesse ou lors de l’accouchement, selon l’Organisation mondiale de la santé (donnée 2023). Près de neuf de ces décès sur dix surviennent dans deux régions du monde : en Afrique subsaharienne (70 %) et en Asie du Sud (17 %). Au total, ce phénomène demeure extrêmement rare si on le rapporte aux 140 millions de naissances qui ont lieu dans le monde chaque année. Pour autant, une grande partie de ces décès, souvent liés à la difficulté d’accès à des services de santé et au manque de personnel de soins dans les pays pauvres, pourrait être évité.

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Qu’est-ce que la mortalité des moins de cinq ans ?
Le taux de mortalité des moins de cinq ans désigne le nombre de décès entre la naissance et le jour du cinquième anniversaire de l’enfant, rapporté au nombre d’enfants nés vivants (le taux est exprimé pour 1 000 naissances). Il se distingue du taux de mortalité infantile, qui concerne la probabilité de décéder avant son premier anniversaire, et du taux de mortalité néonatale, qui désigne la probabilité de mourir au cours des 28 premiers jours de vie.

Photo / Shijil Puthuma sur Unsplash


[1C’est le chiffre officiel, mais il est sous-estimé du fait qu’une partie des enfants qui décèdent, notamment à la naissance, ne sont pas toujours enregistrés.

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Date de première rédaction le 27 octobre 2016.
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