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Les revenus des plus pauvres stagnent depuis 20 ans

Les revenus des 10 % les plus pauvres stagnent depuis une vingtaine d’années. Ils ont même régressé, si l’on ne considère que les revenus du travail, avant redistribution.

Publié le 4 décembre 2024

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Revenus Pauvreté

Le niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres ne progresse guère depuis vingt ans : il a stagné autour de 1 000 euros par mois pour une personne seule entre 2002 et 2018 (en euros constants, pour tenir compte de l’inflation). Entre 2018 et 2020, il a gagné environ 80 euros et s’établit à 1 081 euros en 2022 après impôts et prestations sociales selon l’Insee (dernière année disponible).

Tout comme le seuil de pauvreté, ce montant constitue un maximum : les plus pauvres ont des revenus situés très en dessous. Sous le seuil de pauvreté, on trouve des personnes aux situations très différentes, qui vont de familles modestes disposant d’un logement social à des sans-abri pratiquement sans ressources. Le niveau de vie médian des pauvres s’établit à 832 euros par mois en 2022. Cela signifie que la moitié d’entre eux gagnent entre 832 et 1 014 euros (le seuil de pauvreté), et que l’autre moitié dispose d’un niveau de vie inférieur à 832 euros. Ce niveau de vie médian augmente très faiblement depuis le début des années 2000. Il était de 772 euros en 2002 et n’a gagné que 60 euros vingt ans plus tard.

Pour une personne seule, après impôts et prestations sociales. Seuil de pauvreté de 50 % du niveau de vie médian.
Lecture : en 2022, le niveau de vie médian des pauvres s'établit à 832 euros par mois.

Source : Insee – © Observatoire des inégalités

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Avant prestations sociales : des revenus en baisse

Les données précédentes comprennent les prestations sociales : allocations logement, famille, etc. Si on n’en tient pas compte, les revenus des plus pauvres diminuent. Entre 2008 et 2021, le niveau de vie maximum déclaré par les 10 % les plus pauvres a reculé de 791 à 728 euros par mois. Une perte de pouvoir d’achat de 9 %.

Lecture : en 2021, le niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres avant impôts et prestations sociales s'élève à 728 euros par mois.

Source : Insee – © Observatoire des inégalités

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Pour beaucoup, le revenu qui compte c’est celui qu’on gagne par son travail, celui qui rend autonome. Pas ce que l’on reçoit parce qu’on a cotisé (les indemnités chômage) ou par le biais de la solidarité nationale (les minima sociaux et les allocations). La redistribution opérée par les impôts et les prestations sociales permet de maintenir le niveau de vie des plus pauvres, d’éviter un fort décrochage en bas de l’échelle des revenus. Mais la baisse des revenus du travail a un impact sur le vécu du dixième le plus modeste. Il faut tout de même noter une bonne nouvelle dans les années récentes : depuis 2017, la baisse du chômage a relevé le niveau de vie des plus modestes avant prestations sociales, de 687 euros à 728 euros en 2021. Et souligner que la redistribution a joué son rôle d’amortisseur des crises économiques de 2008 et de 2020 pour les revenus des plus pauvres

Photo / © Jshuyn

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Date de première rédaction le 3 mai 2023.
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