Le seuil de pauvreté correspond au revenu mensuel en dessous duquel une personne est considérée comme pauvre. Il est fixé par rapport au niveau de vie médian. Le niveau de vie prend en compte tous les revenus, y compris les allocations (comme les allocations logement ou familiales), desquels on déduit l’impôt sur le revenu. Le niveau de vie médian est celui qui sépare la population en deux : autant de personnes gagnent moins, autant gagne plus.

Le plus souvent, le seuil de pauvreté est fixé à 60 % de ce niveau de vie médian. En 2022, ce dernier était de 2 000 euros par mois pour une personne seule en France. Le seuil de pauvreté est donc de 1 200 euros par mois : 2 000 euros multipliés par 60 divisés par 100 (60 %). Ce seuil est un plafond : certaines personnes vivent avec beaucoup moins, parfois presque rien.

Vivre avec 1 200 euros par mois, ce n’est bien sûr pas la même chose si on est seul ou si on vit dans une famille de cinq personnes. Le seuil de pauvreté varie selon la taille de la famille. Pour le déterminer, l’Insee utilise un système de parts (que les statisticiens appellent « unités de consommation ») attribuées aux membres du foyer.

Chaque personne ne vaut pas une part entière car que les dépenses n’augmentent pas en proportion du nombre de personnes de la famille : on n’a pas besoin de deux cuisines ou de deux salles de bain quand on vit à deux, par exemple. Donc, pour calculer le seuil de pauvreté pour un couple, on ne multipliera pas par deux le seuil pour une personne seule. Pour l’Insee, le premier adulte vaut une part, toutes les autres personnes de plus de 14 ans valent une demi-part et les enfants plus jeunes, 0,3 part.

Prenons deux exemples. Pour un couple, on multiplie le seuil de pauvreté par 1,5 : le premier adulte vaut une part et le second une demi-part. Le seuil vaut donc 1 200 euros multipliés par 1,5, soit 1800 euros. Pour un couple avec deux enfants de plus de 14 ans, le premier adulte vaut une part, le second et les deux enfants valent chacun une demi-part : on a donc 2,5 parts au total. Le seuil est de 1 200 euros multipliés par 2,5, soit 3 000 euros.

L’Insee publie en fait trois seuils différents : à 60 %, mais aussi à 50 %, et même à 40 % du niveau de vie médian. L’Observatoire des inégalités préfère utiliser le chiffre de 50 %. Nous estimons en effet que le seuil fixé à 60 % constitue une conception trop large de la pauvreté. Le seuil à 50 % est de 2 000 euros multiplié par 50 divisé par 100 = 1 000 euros pour une personne seule. Ce qui revient à 1 500 euros pour couple et 2 500 euros pour une famille avec deux enfants de plus de 14 ans.

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