Données

Niveau de vie et inégalités : comment se situe votre commune ?

Votre ville est-elle égalitaire ou pas ? Grâce au comparateur des territoires, réalisé par le Compas en partenariat avec l’Observatoire des inégalités, La Gazette fait le classement des 419 villes de 20 000 habitants. Extrait de laGazette.fr.

Publié le 16 février 2018

https://www.inegalites.fr/Niveau-de-vie-et-inegalites-comment-se-situe-votre-commune - Reproduction interdite

Revenus Niveaux de vie

En 2014, Paris caracole en tête dans le classement des villes les plus inégalitaires avec un indice de Gini [1] de 0,43. La capitale n’est pourtant pas la ville la plus riche : le revenu annuel médian [2] des Parisiens est de 26 200 euros, loin derrière celui des habitants par exemple de Maisons-Laffitte dans les Yvelines (33 900 euros). En revanche, les Parisiens les plus riches le sont à un niveau élevé avec un revenu annuel minimum de 64 200 euros. Paris est une ville inégalitaire parce qu’elle abrite également des personnes pauvres. Ce n’est pas une ville uniforme.

Taille plutôt importante

Parmi les villes les plus inégalitaires, on compte aussi des villes pauvres. Mulhouse, dans le Haut-Rhin, (indice de Gini : 0,34) en est le parfait exemple. Avec un revenu annuel médian bas (15 500 euros), cette grande ville compte aussi 32 % de personnes pauvres. Mulhouse voit se côtoyer des personnes très démunies et d’autres très riches. Les inégalités y sont tirées par le bas.

Ces villes marquées par de fortes inégalités de revenus sont pour la plupart des communes de taille importante ou moyenne qui ont attiré une population aisée tout en intégrant une population plus défavorisée via la construction de logements sociaux notamment. « Le niveau des inégalités dans un territoire signifie qu’y vivent à la fois des pauvres et des riches. A priori, ce serait plutôt bon signe ! Signe qu’il existe une forme de mixité sociale globale », commente Louis Maurin, directeur d’études au Compas [3]. « Encore faut-il entrer dans le détail et observer dans quelle mesure les populations sont, ou pas, cantonnées à certains quartiers, en quoi il existe ou non une mixité à l’intérieur même des communes. On peut avoir des villes inégalitaires où riches et pauvres ne se côtoient pas. »

Les plus égalitaires plus homogènes

Les communes les plus égalitaires sont plus souvent homogènes : il y règne un certain entre-soi. L’exemple de Montigny-le-Bretonneux, dans les Yvelines, est parlant. Le revenu annuel médian des habitants est élevé (28 300 euros), tout comme le revenu minimum des plus riches (46 000 euros), et le taux de pauvreté y est particulièrement bas (5,7 %), 2,5 fois moins élevé que la moyenne nationale. Des communes aux revenus moyens, où les écarts de revenus sont faibles, comme Le Grand-Quevilly (indice de Gini : 0,20), tout près de Rouen en Seine-Maritime, sont aussi des illustrations de villes de taille moyenne où la mixité sociale est peu présente. Ces dernières ont laissé le soin aux communes environnantes, souvent de plus grande taille, d’héberger les catégories sociales les plus défavorisées.

Parmi les villes les plus égalitaires, on trouve également des villes très pauvres, comme Grande-Synthe (indice de Gini : 0,22), dans le Nord. Cette commune compte près d’un tiers de personnes pauvres et le revenu annuel médian y est très faible (15 150 euros). Si les inégalités de revenus sont peu élevées, c’est parce qu’elles sont tirées vers le bas par une population démunie très présente et une quasi absence d’une population aisée à très aisée.

Ces données, publiées par l’Insee, portent sur les revenus 2014, après impôts et prestations sociales, dans les villes de plus de 20 000 personnes vivant dans les ménages fiscaux (hors collectivités comme les maisons de retraite par exemple). Nous n’avons pas intégré les DOM. Pour certains, les données ne sont pas disponibles et, pour les autres (Martinique et La Réunion), elles ne sont pas établies sur la même base méthodologique.

À quel niveau se situent les revenus dans ma ville ? Quel est son degré d’inégalité, sa part de personnes pauvres ?
Le comparateur des territoires, réalisé par le Compas, bureau d’études spécialisé dans l’analyse des données sociales, en partenariat avec la Gazette des communes et l’Observatoire des inégalités, permet en un seul coup d’œil d’accéder à différents indicateurs qui situent les niveaux de vie pour toutes les communes de France métropolitaine. Le comparateur indique le revenu des 10 % les plus pauvres, le revenu médian, celui des 10 % les plus riches, l’indice de Gini et le taux de pauvreté par commune, préalablement choisie, et propose la possibilité de comparer ces indicateurs à ceux de niveau départemental et national.

Article de Valérie Schneider, extrait laGazette.fr le 12 février 2018.

Photo / © iStockphoto/Christian Mueller


[1L’indice de Gini mesure le niveau d’inégalités : plus il est proche de un, plus les inégalités sont fortes. Plus il est proche de zéro, plus les inégalités sont faibles.

[2Partage le revenu en deux : la moitié de la population gagne moins, l’autre moitié plus.

[3Également directeur de l’Observatoire des inégalités, NDLR.

Aidez-nous à offrir à tous des informations sur l’ampleur des inégalités

Notre site diffuse des informations gratuitement, car nous savons que tout le monde n’a pas les moyens de payer pour de l’information.

L’Observatoire des inégalités est indépendant, il ne dépend pas d’une institution publique. Avec votre soutien, nous continuerons de produire une information de qualité et à la diffuser en accès libre.


Je fais un don
Date de première rédaction le 16 février 2018.
© Tous droits réservés - Observatoire des inégalités - (voir les modalités des droits de reproduction)

Sur ce thème