Plus on entre dans le détail des territoires, plus on fait apparaitre d’écarts. Le quartier le plus inégalitaire de notre pays en termes de revenus en 2021 selon l’indice de Gini [1] est « Cadenelle » dans l’ouest de Marseille, dans le 8^e arrondissement. Un quartier huppé, où les riches sont très riches. Pour entrer dans le club des 10 % les plus aisés, il faut toucher au moins 9 000 euros par mois, alors que les 10 % les plus pauvres disposent de 1 200 euros au maximum pour vivre. Dans le club des quartiers où les écarts entre riches et pauvres sont élevés, on trouve aussi « Auteuil 20 » (16^e arrondissement de Paris), « Notre-Dame des Champs 4 » (6^e arrondissement de Paris) et « Saint-James » à Neuilly-sur-Seine. Dans le dernier cas, il faut même percevoir au moins 14 900 euros par mois pour se situer dans les 10 % les plus riches.

Certains quartiers ont des caractéristiques différentes. Les riches sont moins riches que dans les quartiers précédents, mais les plus pauvres ont un niveau de vie très faible  : les inégalités de revenus se font par le bas. Ainsi, par exemple à Fernay-Voltaire (Ain), dans le quartier « Est », les 10 % les plus modestes vivent avec au mieux 540 euros par mois, dans le quartier « Zone Est Diffuse » à Saint-Tropez, c’est avec moins de 1 000 euros. Dans les deux cas, il s’agit de territoires limitrophes de quartiers marqués par une très grande richesse.

À noter tout de même, dans notre classement, « Gros Caillou 6 » dans le 7^e arrondissement parisien, à côté de la tour Eiffel. Les riches explosent tous les compteurs avec 22 500 euros mensuels au minimum. C’est le territoire de l’ultra-richesse de notre pays. On y trouve malgré tout un dixième de la population vivant avec moins de 1 300 euros mensuels.

Ces données sur les quartiers montrent que sur un territoire très restreint – ces quartiers regroupent environ 2 000 personnes – on trouve des écarts parfois gigantesques. En soi, ce n’est ni bien ni mal  : des riches et des pauvres s’y côtoient. Il serait intéressant de mesurer s’il existe une mixité au sein de ces quartiers ou si les catégories sont séparées. Elles font aussi apparaitre les lieux de l’opulence de notre pays, parfois à quelques encablures de territoires dans lesquels règne la pauvreté.

Photo / © Mathias Bartolas / Unsplash

L’Observatoire des inégalités a besoin de vous

L’Observatoire des inégalités est indépendant, il ne dépend pas d’une institution publique. Il n’accepte ni la publicité ni le financement de grandes entreprises.

Nous sommes financés principalement par les dons de milliers de personnes qui nous soutiennent ponctuellement ou régulièrement.

Avec votre soutien, nous continuerons de produire une information de qualité et à la diffuser en accès libre. Chaque contribution, grande ou petite, compte. C’est le moment de nous aider. Merci.

Faire un don