Synthèse

L’essentiel sur les inégalités d’éducation

Les inégalités sociales ont-elles un effet sur le destin scolaire des élèves ? L’éducation continue-t-elle de se démocratiser ? Filles et garçons sont-ils à égalité dans leurs études ? L’essentiel du chapitre « Éducation » du Rapport sur les inégalités édition 2021, de l’Observatoire des inégalités.

2 juin 2021

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Éducation Catégories sociales Système scolaire

Le niveau de diplôme de la population est très inégal. 23 % des plus de 25 ans n’ont aucun diplôme ou seulement un certificat d’études. À l’autre bout de l’échelle sociale, les diplômés de niveau bac + 3 ou plus représentent 20 % de la population. La part de personnes sans diplôme est plus faible dans les jeunes générations récemment sorties de l’école, mais près d’un tiers des 25-29 ans a au mieux un CAP ou un BEP en poche.

Dès la fin du collège, les parcours scolaires et l’orientation des élèves divergent et sont largement liés à leur appartenance sociale. Alors que les enfants d’ouvriers représentent 24 % des élèves au collège, ils sont 34 % parmi les élèves en baccalauréat professionnel, mais seulement 16 % en première et terminale générales. Les enfants de cadres supérieurs sont un tout petit peu moins nombreux au collège (23 %), mais ils sont rares en bac pro (8 %) et bien plus présents en première et terminale générales (35 %).

Les étudiants originaires de milieux populaires sont sous-représentés à l’université. 12 % des étudiants en licence ont des parents ouvriers. Les enfants d’ouvriers ne représentent que 8,5 % des étudiants en master et 5,9 % en doctorat. À ce niveau d’études, l’université opère pratiquement le même tri social que les grandes écoles.

Le système des grandes écoles est, quant à lui, élitiste dès l’entrée en classe préparatoire : seuls 7 % des élèves de prépa ont des parents ouvriers. Après le concours d’entrée, leur part passe à 5 % dans les écoles d’ingénieurs, 4 % à l’ENA et elle est même nulle à Polytechnique.

Dans le système éducatif, les filles ont dépassé les garçons. Sur les bancs de l’université, on compte six étudiantes pour quatre étudiants. Deux tiers des étudiants en médecine et pharmacie sont des femmes. Mais la féminisation de certaines filières est très lente, en particulier dans les formations d’ingénieurs où la proportion est inverse : les femmes composent moins d’un tiers des élèves.

Et demain ?

L’impact de la crise sanitaire sur les inégalités de scolarité est particulièrement complexe à déterminer. Les plus pénalisés par les périodes de confinement sont sans aucune doute les enfants des familles les moins diplômées. La capacité des jeunes à rattraper un retard est rapide, mais certains risquent de décrocher. Les jeunes en formation professionnelle ou en études supérieures ont aussi subi la baisse du nombre de stages, d’autant plus difficiles à obtenir que l’on ne dispose pas d’un réseau social développé.

Au-delà de la situation actuelle, on peut penser que dans les années à venir les filles vont continuer à investir certaines filières dites « masculines », même si le processus est lent. En matière d’inégalités sociales, aucun parti politique, ni à droite, ni à gauche, ne propose de réformer un système éducatif très concurrentiel, qui favorise les mieux dotés au départ. Conséquence : il ne devrait guère y avoir d’évolution en la matière dans les années qui viennent.

Infographies / © Corinne Veron-Durand, seity.io, pour l’Observatoire des inégalités


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Rapport sur les inégalités en France, édition 2021, sous la direction d’Anne Brunner et Louis Maurin, Observatoire des inégalités, juin 2021.
176 pages.
ISBN 978-2-9553059-9-7
10 € hors frais d’envoi.
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Date de première rédaction le 2 juin 2019.
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