L’échelle des revenus de l’Observatoire des inégalités
Du revenu de solidarité active (RSA) aux rémunérations des grands patrons ou des stars du sport et du show-business, l’amplitude des revenus est immense en France. Notre échelle des revenus vise à donner quelques points de repère.
15 juin 2021
https://www.inegalites.fr/echelle-des-revenus - Reproduction interditeTout en bas de l’échelle des revenus, les plus modestes échappent à la mesure statistique, mais on sait qu’une partie de la population vit avec seulement 200 ou 300 euros par mois, voire moins. C’est le cas des sans-abri, des jeunes isolés et au chômage, des migrants en attente de papiers par exemple. Autour de 500 euros par mois, on trouve le RSA [1] et l’allocation de solidarité spécifique des chômeurs en fin de droits. Ces minima sociaux sont très inférieurs au seuil de pauvreté qui, fixé à 50 % du niveau de vie médian, est de 885 euros mensuels. Avec le salaire minimum réglementaire (le smic), on atteint 1 230 euros par mois (à condition de travailler à plein temps), montant auquel peut s’ajouter une prime d’activité.
La population située au milieu de la société sur notre échelle (les classes moyennes) gagne autour de 1 770 euros par mois pour une personne seule, après impôts et prestations sociales. C’est ce qu’on appelle le niveau de vie [2] médian [3]. Ce montant est très proche du salaire moyen des ouvriers à temps plein.
Les cadres supérieurs ont des revenus nettement au-dessus. L’Observatoire des inégalités place le seuil de richesse au double du niveau de vie médian, soit à 3 500 euros par mois pour une personne seule et après impôts. Au-dessus de ce niveau, on ne trouve plus que 8 % de la population.
Mais l’échelle des niveaux de vie grimpe bien plus haut, et concerne de moins en moins de personnes. À partir de 4 000 euros par mois, on appartient aux 5 % les plus riches. Et à 6 500 euros, on entre dans le 1 % du sommet. 630 000 personnes se situent au-dessus, parfois très très au-delà. Tellement haut qu’on ne peut pas les représenter sur notre échelle.

L'échelle des revenus de l'Observatoire des inégalités Unité : euros mensuels | |
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Montant mensuel pour une personne seule | |
Niveau de vie minimum du 1 % le plus riche | 6 651 |
Niveau de vie minimum des 5 % les plus riches | 4 090 |
Seuil de richesse | 3 542 |
Niveau de vie minimum des 10 % les plus riches | 3 261 |
Niveau de vie médian (50 % de la population vit avec moins) | 1 771 |
Smic net | 1 231 |
Niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres | 934 |
Seuil de pauvreté | 885 |
RSA | 497 |
Source : Insee et gouvernement – Données 2018 pour les niveaux de vie et le seuil de pauvreté, sauf le 1 % (donnée 2015). Données 2021 pour le RSA et le smic. – © Observatoire des inégalités
Ordres de grandeur |
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Les niveaux de vie et les seuils de pauvreté et de richesse sont des revenus après impôts et prestations sociales, pour une personne seule. Le smic net et le RSA en revanche sont des revenus avant impôts. En toute rigueur, pour pouvoir vraiment comparer ces montants aux niveaux de vie, il faudrait y ajouter en particulier les allocations logement, qui complètent souvent ces revenus. Notre échelle vise à présenter les principaux points de repère et à donner des ordres de grandeur. |
Photo / Domaine public CC0
[1] La prestation de base aux personnes âgées de 25 à 65 ans qui n’ont pas d’autre ressource. Son montant est de 497 euros pour une personne seule en tenant compte du forfait logement déduit en cas d’aide au logement.
[2] On prend en compte l’ensemble des revenus après impôts et prestations sociales, pour une personne seule.
[3] Le niveau de vie médian est celui qui partage la population en deux. La moitié gagne plus, l’autre moins.
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