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Riches un jour, riches toujours ?

La mobilité sociale des riches est faible. Pour être riche une année, rien de tel que d’avoir été riche l’année précédente. « L’immobilité des revenus » de père en fils serait un peu plus grande en France que dans d’autres pays comparables.

Publié le 10 septembre 2021

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Revenus Riches

Les riches sont-ils destinés à le rester ? Le suivi du revenu des ménages sur longue période fait défaut pour répondre à la question. L’Insee nous donne des informations sur l’évolution entre l’année 2013 et l’année 2014 [1] : 81 % des 10 % les plus riches en 2014 étaient déjà situés dans cette tranche de revenus en 2013 et 95 % appartenaient aux 20 % les plus riches.

L’OCDE nous donne quelques éléments sur des périodes un peu plus longues [2]. En France, sur quatre années mesurées au début des années 2010 (l’année de départ peut varier selon les pays), 62 % des personnes de la tranche des revenus les 10 % les plus élevés sont restées dans cette tranche durant cette période. C’est un peu moins qu’en Suède (71 %), qu’en Allemagne (68 %) ou au Royaume-Uni (66,5 %), et un peu plus qu’aux États-Unis (60 %). Vu les marges d’erreur de ces données (les années et les méthodes ne sont pas exactement les mêmes partout), la différence est minime.

Part des 10 % les plus riches qui sont restés à ce niveau de richesse durant quatre années de suite
Unité : %

Suède70,9
Allemagne68,0
Royaume-Uni66,5
Espagne64,1
France61,9
Italie61,4
États-Unis60,0
Situation durant quatre années au début des années 2010. L’année de départ peut varier selon les pays.
Lecture : en France, 61,9 % des personnes appartenant aux 10 % les plus aisés sont restées à ce niveau durant les quatre années d’observation de leurs revenus.
Source : OCDE – © Observatoire des inégalités

De père en fils

Enfin – mais nous quittons ici les seuls hauts revenus – l’OCDE a calculé un « indice d’immobilité des revenus » de père en fils à la fin des années 2000. L’indice, de 53 % en France, est un peu moins élevé qu’en Allemagne (55 %), mais supérieur à celui du Royaume-Uni (44 %), des États-Unis (41 %) et surtout d’un pays comme la Suède (25,8 %)où les hiérarchies salariales ont longtemps été beaucoup moins marquées, même si les données récentes sur les revenus montrent une évolution différente. Attention, la fiabilité des données disponibles est encore plus faible sur longue période : on peut tout juste en conclure que les riches, en France, ont une probabilité de se « reproduire » qui semble un peu plus grande qu’ailleurs.

Indice d'immobilité des revenus de père en fils
Unité : %

Suède25,8
Espagne28,0
États-Unis41,0
Italie43,5
Royaume-Uni43,9
France53,0
Allemagne55,1
Un indice plus élevé indique une plus grande persistance du même niveau de revenu de père en fils, tous niveaux de revenus confondus.
Lecture : à la fin des années 2000, l’indice d’immobilité des revenus était de 53 % en France et de 25,8 % en Suède.
Source : OCDE – Situation à la fin des années 2000 – © Observatoire des inégalités

Photo / CC Patrick Jansen


[1Voir « Les très hauts revenus en France », in Les revenus et le patrimoine des ménages, édition 2018, coll. Insee références, Insee.

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Date de première rédaction le 10 septembre 2021.
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