Les immigrés frappés par la pauvreté et les bas revenus
Les immigrés ont un niveau de vie médian inférieur de 25 % à celui des non-immigrés. Leur taux de pauvreté approche les 19 % contre 7 % pour les personnes nées en France.
31 décembre 2022
https://www.inegalites.fr/Les-immigres-frappes-par-la-pauvrete-et-les-bas-revenus - Reproduction interditeLes immigrés ont un niveau de vie médian [1] mensuel de 1 358 euros (après impôts et prestations sociales), contre 1 812 euros pour les non-immigrés, soit 25 % de moins selon les données 2018 de l’Insee. Cet écart masque des différences selon le pays d’origine. Les personnes nées en Afrique ont un niveau de vie médian mensuel de 1 199 euros, contre 1 622 euros pour celles originaires d’un pays d’Europe.
Niveau de vie selon l'origine Unité : euros | |
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Niveau de vie mensuel médian | |
Immigrés | 1 358 |
- Nés en Afrique | 1 199 |
- Nés en Europe | 1 622 |
- Nés dans un autre pays ou apatrides | 1 316 |
Non-immigrés | 1 812 |
Ensemble | 1 771 |
Source : Insee – Données 2018 – © Observatoire des inégalités
18,8 % des immigrés ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté [2]. C’est 2,6 fois plus que parmi les non-immigrés. Pour les personnes nées en Afrique subsaharienne, le taux de pauvreté est même de 24 %, contre 11,2 % pour les immigrés nés en Europe. Les immigrés représentent 9 % de l’ensemble de la population, mais plus de 20 % des personnes pauvres.
La pauvreté selon l'origine Unité : % | |||
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Nombre de personnes pauvres en milliers | Taux de pauvreté en % | Part de la population pauvre en % | |
Immigrés | 1 110 | 18,8 | 21,3 |
- Nés dans un pays du Maghreb | 426 | 22,7 | 8,2 |
- Nés en Afrique subsaharienne | 227 | 24,0 | 4,4 |
- Nés en Europe | 221 | 11,2 | 4,2 |
- Nés en Asie | 171 | 23,3 | 3,3 |
- Nés dans un autre pays ou sans nationalité légale | 64 | 17,2 | 1,2 |
Non-immigrés | 4 105 | 7,1 | 78,7 |
Ensemble | 5 215 | 8,2 | 100 |
Source : Insee – Données 2019 – © Observatoire des inégalités,
Plusieurs facteurs se recoupent pour expliquer ces bas niveaux de vie. En moyenne, les immigrés sont plus jeunes que l’ensemble de la population. Or, le niveau de revenu augmente avec l’âge. Les immigrés vivent dans des familles souvent plus nombreuses, ce qui réduit le niveau de vie comptabilisé par personne. Ils touchent des salaires inférieurs aux non-immigrés car ils occupent des emplois plus souvent précaires et moins qualifiés en raison notamment, en moyenne, d’un niveau de diplôme plus faible que celui de l’ensemble des actifs.
Les immigrés sont aussi victimes de discriminations de la part de certains employeurs. Que ce soit à l’embauche, en termes de salaire ou de promotion, ces discriminations jouent aussi sur leur niveau de vie. Lorsqu’ils n’ont pas la nationalité française, tout particulièrement s’ils ne sont pas issus de l’Union européenne, les immigrés sont, de plus, interdits d’emploi dans une grande partie d’une grande partie de la fonction publique, et leurs diplômes ne sont pas toujours reconnus.
Au bout du compte, les immigrés rencontrent deux types de difficultés. D’un côté, celles que subissent l’ensemble des personnes peu qualifiées dans un pays où le diplôme joue un rôle central. De l’autre, des discriminations liées à leurs origines, soit du fait de ne pas détenir la nationalité française, soit en raison de leur couleur de peau ou de leur patronyme notamment.
Photo / © Ivan Constantin
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