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La pauvreté selon le type de ménage

19 % des personnes vivant dans une famille monoparentale sont pauvres contre 7 % des couples avec un ou plusieurs enfants. Les célibataires et les femmes seules avec enfants sont les plus exposées à la pauvreté.

Publié le 10 décembre 2024

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Revenus Pauvreté

Vivre en couple protège. Le taux de pauvreté des couples sans enfant est de 4 %, et 7,1 % pour ceux qui ont des enfants, des niveaux inférieurs aux 8,1 % de la moyenne nationale (selon les données de l’Insee pour 2022, au seuil de pauvreté de 50 % du niveau de vie médian). Celui des personnes seules de moins de 65 ans atteint 12,8 % et celui des familles monoparentales, 19,2 %, soit deux fois plus que la moyenne nationale. Plus d’un million de personnes, parents et enfants compris, vivent dans une famille monoparentale avec un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. Dans 80 % des cas, il s’agit de femmes seules avec un ou plusieurs enfants.

La monoparentalité est le plus souvent le résultat d’une évolution positive : pouvoir mettre un terme à une union qui ne fonctionne plus. Cette liberté s’accompagne de conséquences financières souvent importantes pour celles et ceux – surtout des femmes – qui se retrouvent avec des enfants à charge et un seul revenu.

Pauvreté selon le type de ménage
Nombre de personnes
pauvres en milliers
Taux de pauvreté
en %
Part dans la population pauvre
en %
Célibataires2 26613,444
Familles monoparentales1 06719,221
Personnes seules de moins de 65 ans81512,816
Personnes seules de plus de 65 ans3847,77
Couples2 4505,648
Couples avec enfant(s)1 9227,137
Couples sans enfant dont la personne de référence a moins de 65 ans3154,06
Couples dont la personne de référence a 65 ans ou plus2132,54
Autres types de ménages41512,78
Dont la personne de référence a moins de 65 ans37113,57
Dont la personne de référence a 65 ans ou plus448,41
Ensemble5 1308,1100
Seuil de pauvreté de 50 % du revenu médian.
Lecture : le taux de pauvreté des familles monoparentales est de 19,2 %.

Source : calculs de l'Observatoire des inégalités d'après l'Insee – Données 2022 – © Observatoire des inégalités

Un risque accru pour les célibataires

Le taux de pauvreté des couples avec enfant(s) a reculé de 9,9 % en 1996 à 7,1 % en 2022. Pour les personnes seules de moins de 65 ans en revanche, il s’est accru de 9,7 % à 12,8 % sur la même période. De même, le taux de pauvreté des familles monoparentales est passé de 17,3 % à 19,2 %. La pauvreté de ce type de ménage s’est aggravée au début des années 2000, puis s’est stabilisée.

Les périodes marquées par un taux de chômage élevé, à la fin des années 1990, et de 2009 à 2015, ont exposé plus fortement à la pauvreté les personnes qui ne peuvent compter sur une ou un conjoint pour amortir une perte de revenus. L’augmentation du taux de pauvreté chez les personnes célibataires, avec ou sans enfant, se conjugue avec une progression de leur nombre dans la population.

Seuil de pauvreté de 50 % du niveau de vie médian. Séries recalculées pour tenir compte des ruptures de série de 2010, 2012 et 2020.
Lecture : en 2022, 19,2 % des familles monoparentales sont pauvres.

Source : calculs de l'Observatoire des inégalités d'après l'Insee – © Observatoire des inégalités

Graphique Données
Lors d’une séparation, une famille sur cinq bascule dans la pauvreté
La séparation d’un couple affecte le niveau de vie de ses membres, en particulier du parent qui a la garde des enfants. La moitié des femmes qui sont dans ce cas connaissent une baisse d’au moins 20 % de leur niveau de vie l’année de leur séparation, selon une étude de l’Insee [1]. Pour les pères dans cette situation, la baisse est d’au moins 10 % dans la moitié des cas. La séparation fait passer sous le seuil de pauvreté 22 % des familles qui n’y étaient pas avant la rupture.

Une autre étude, menée par l’Ined [2], indique qu’un enfant sur cinq – contre 4 % des enfants qui vivent avec leurs deux parents – vit dans une famille pauvre l’année de la séparation de ses parents. Il s’agit le plus souvent d’une situation transitoire. Le niveau de vie se rétablit, au moins en partie, dans les années qui suivent, en particulier lorsque le parent à la tête d’une famille monoparentale se remet en couple.

Photo / © JackF - Fotolia.com


[1Voir « De la rupture conjugale à une éventuelle remise en couple : l’évolution des , niveaux de vie des familles monoparentales entre 2010 et 2015 », Hicham Abbas, Bertrand Garbinti, in France, portrait social, coll. Insee Références, Insee, 2019.

[2« Séparation des parents : un risque accru de pauvreté pour les parents ? », Carole Bonnet et Anne Solaz, Population & Sociétés, n° 610, Ined, 2023.

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Date de première rédaction le 16 août 2012.
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