La pauvreté touche d’abord les jeunes. 11,4 % des moins de 18 ans vivent sous le seuil de pauvreté de 50 % du niveau de vie médian, selon l’Insee en 2022. Les jeunes adultes viennent juste derrière : le taux de pauvreté atteint 10 % chez les 18-29 ans. Ces proportions représentent plus du double du taux de pauvreté des personnes de plus de 65 ans. Dans l’ensemble de la population qui vit sous le seuil de pauvreté, près d’un tiers sont des mineurs. Si l’on y ajoute les jeunes adultes, 45 % des personnes pauvres ont moins de trente ans.

La situation des jeunes adultes et celle des enfants sont différentes. Les 18 à 29 ans sont surtout des jeunes qui ont des difficultés d’insertion sur le marché du travail. Ils sont souvent issus de parents de milieux modestes eux-mêmes, tant notre système d’éducation est marqué par les inégalités sociales. Les moins de 18 ans vivent au sein de familles aux faibles revenus, soit du fait du chômage de leurs parents, soit suite à une séparation, parfois des deux. Ils subissent la situation de leurs parents.

À partir de 65 ans, le taux de pauvreté est beaucoup plus faible, entre 4 % et 5 %. Les plus de 65 ans ne regroupent que 12 % des personnes pauvres, alors qu’ils représentent 21 % de la population. Les années 1970 et 1980 ont vu baisser très nettement la pauvreté des plus âgés. De plus en plus de femmes achèvent leur vie active en ayant régulièrement travaillé et touchent des retraites d’un montant plus élevé qu’auparavant. Moins souvent pauvres, les ainés sont dans une situation plus durable de pauvreté contrairement aux plus jeunes qui peuvent espérer un avenir meilleur.

La pauvreté des jeunes stabilisée, celle des plus âgés en hausse

Les évolutions de la pauvreté par âge sont contrastées. Après une période de baisse à la fin des années 1990, le taux de pauvreté des jeunes, des mineurs comme des 18-29 ans, augmente surtout au cours de la décennie 2000 et jusqu’au début des années 2010. Depuis, il reste stable à un niveau élevé, malgré la baisse du chômage depuis 2015.

À partir de 30 ans, le taux de pauvreté a plutôt augmenté à la fin des années 2000. Chez les 50 à 64 ans, il reste faible mais la progression est significative, de 5,3 % au plus bas en 2007 à 7,6 % en 2022. Si la pauvreté évolue peu chez les plus de 75 ans, celle des 65-74 ans suit une courbe en forme de U. Elle baisse jusqu’à 2,3 % en 2012 et augmente depuis pour atteindre 4,3 %, soit près du double, en 2022. Un taux qui reste très faible, mais la tendance est nette. Arrivent à l’âge de la retraite les premières générations marquées par la progression du chômage à partir des années 1970. Des carrières hachées, avec de faibles indemnités : cela finit par se ressentir au bout du compte.

En bref : d’un côté la pauvreté des plus jeunes, plus importante, s’est stabilisée depuis quelques années. De l’autre, la pauvreté des plus âgés est plus faible, mais la tendance est nettement à la hausse. En quelque sorte, les taux de pauvreté par âge convergent.

Photo / CC BY Clem Onojeghuo

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