Analyse

La faim dans le monde

800 millions de personnes sont sous-alimentées dans le monde, soit une personne sur dix dans le monde qui souffre de la faim et des maladies qu’elle entraîne. Extrait de notre livret pédagogique Les inégalités expliquées aux jeunes, disponible à la commande sur notre site.

Publié le 26 avril 2018

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Modes de vie Santé
Les inégalités expliquées aux jeunes

Cet article est extrait de notre ouvrage à vocation pédagogique Les inégalités expliquées aux jeunes, disponible à la commande sur notre site.

800 millions de personnes ont faim

En dix ans, entre 2005 et 2015, le nombre de personnes sous-alimentées est passé d’un milliard à 800 millions, soit 200 millions de personnes en moins. Pourtant, la population mondiale a beaucoup augmenté pendant cette période. Au total, la part de personnes qui souffrent de la faim dans le monde a baissé de 14 % à 11 %. C’est un immense progrès. Il n’empêche : 800 millions de personnes sous-alimentées, c’est douze fois la population française, alors que le monde ne cesse de s’enrichir.

Pourquoi souffre-t-on de la faim ?

On parle souvent de la sécheresse dans les pays pauvres du globe et de ses conséquences sur l’alimentation. Quand elle se produit, les agriculteurs de ces pays ne peuvent pas piocher dans des réserves qu’ils n’ont pas car stocker leurs récoltes nécessite des moyens qu’ils n’ont pas, notamment des hangars qui protègent ces récoltes des aléas de la météo. Mais il existe bien d’autres raisons. D’abord, les agriculteurs des pays pauvres ne produisent pas assez. Au Mali par exemple, un hectare de céréales produit environ 440 kg de grains. En France, quatre tonnes, dix fois plus ! Dans les pays pauvres, les animaux n’ont pas été remplacés par des machines pour labourer les champs et transporter les récoltes. Les systèmes d’irrigation sont aussi très peu développés. Ces paysans n’ont pas les moyens d’acheter des pesticides (pour lutter par exemple contre les insectes ou les champignons) ou de l’engrais qui permettraient de produire davantage, avec moins de pertes.

À partir de quand est-on sous-alimenté ?
Être sous-alimenté, c’est ne pas pouvoir consommer assez de calories pour avoir une vie saine et pouvoir pratiquer les activités physiques nécessaires au quotidien. Une calorie, c’est l’énergie fournie par une quantité de nourriture. Un enfant a besoin d’au minimum 1 600 calories par jour pour bien grandir.

Les choix des gouvernements

Parfois, les gouvernements des pays pauvres s’occupent peu des populations rurales. Ils n’investissent pas beaucoup d’argent pour moderniser l’agriculture. Pour la croissance de leur pays, ils misent sur le développement des villes ou bien sur une agriculture qui exporte ses produits à l’étranger, mais qui ne sert pas à nourrir la population locale. Il y a donc de grandes inégalités entre une agriculture moderne qui produit beaucoup avec peu de main d’œuvre et une agriculture familiale qui vivote à partir de petites exploitations.

Guerres et corruption

Les guerres entre les pays et les conflits internes (guerres civiles) ravagent tout sur leur passage : les maisons sont incendiées, les habitants chassés, les marchés pillés, les puits sont détruits, etc. Les paysans en sont les premières victimes. Dans les pays pauvres, la corruption est souvent forte. L’aide internationale, c’est-à-dire l’ensemble des aides financières que donnent les pays développés aux pays en développement, y est parfois détournée. En Corée du Nord, le pouvoir prélève quasiment la moitié des médicaments et de la nourriture dédiés aux plus démunis...

Les riches produisent trop...

Il y a trop de produits alimentaires à vendre sur le marché mondial. Cela entraîne une baisse de leur prix. Les agriculteurs des pays riches qui ont les moyens de produire beaucoup et de vendre leurs produits moins cher, les exportent à l’étranger. Les prix de ces produits deviennent ainsi plus bas que ceux qui sont cultivés sur place. Les agriculteurs locaux n’ont pas les moyens de produire beaucoup et donc de vendre moins cher en produisant davantage.

...et exploitent les terres

L’arrivée de beaucoup de produits peu chers de l’étranger permet aux pays en développement de nourrir des villes de plus en plus peuplées notamment par les paysans qui abandonnent leurs terres. Les grandes sociétés agricoles des pays riches récupèrent ces terres et les exploitent à l’aide de leurs techniques très performantes. Ils profitent aussi de la main d’œuvre peu chère, restée sur place. Beaucoup de ces fruits et légumes produits sur place vont ensuite aux marchés des pays plus riches : ils y sont vendus plus cher que dans les pays pauvres, où ils sont pourtant cultivés.

L’accès à l’eau potable

Dans les villes de plus en plus importantes et de plus en plus peuplées, l’accès à l’eau potable est compliqué : construire de nouveaux réseaux d’eau est très coûteux dans les grandes villes. Ceux qui existent sont vétustes : les tuyaux sont percés et parfois d’importantes quantités d’eau se perdent dans le sol avant d’arriver au robinet ! Dans les campagnes, les techniques d’arrosage des champs ne sont pas bonnes. L’agriculture « boit » presque toute l’eau disponible : 76 % au Tchad (en Afrique), contre 12 % en France.

De la malnutrition à la malbouffe
Sur notre planète, d’un côté on meurt de faim et de l’autre on mange trop ! La malbouffe, trop grasse, trop sucrée et salée, a aussi des répercussions sur la santé. Des problèmes de riches, c’est vrai, mais il est certainement temps de repenser globalement ce que l’on mange.

Illustration réalisée par Damien Roudeau

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Date de première rédaction le 26 avril 2018.
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