Activités sportives : des pratiques inégales
87 % des cadres pratiquent une activité sportive, contre 57 % des ouvriers. Des écarts existent aussi en la matière selon le niveau de diplôme, l’âge et le sexe.
Publié le 28 mai 2025
https://www.inegalites.fr/Activites-sportives-des-pratiques-inegales - Reproduction interdite71 % des Français de 15 ans et plus déclarent faire du sport selon les données 2024 de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) [1]. 58 % disent pratiquer une activité sportive de manière régulière [2] , soit au moins une fois par semaine. Ces moyennes cachent des pratiques qui se distinguent selon le sexe, le niveau de diplôme, la catégorie socioprofessionnelle et le niveau de vie.
On compte 60 % de pratiquants réguliers chez les hommes contre 56 % chez les femmes. Surtout, les sports demeurent très différenciés : « les femmes représentent seulement 30 % environ des pratiquants de sports collectifs, de sports mécaniques ou de sports de combat. Elles représentent à l’inverse près de 60 % des adeptes de gym/fitness/wellness », indique une autre enquête de l’Injep réalisée en 2020 [3]. Logiquement, l’exercice physique diminue avec l’âge : 84 % des 15-24 ans font du sport, contre 60 % des 70 ans et plus.
Source : Injep-Crédoc – Données 2024– © Observatoire des inégalités
La pratique d’une activité physique varie aussi fortement selon le milieu social. Selon les données du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) pour l’année 2018, 87 % des cadres supérieurs ont pratiqué au moins une fois un sport dans l’année, contre 57 % des ouvriers. Le diplôme joue un rôle déterminant : les personnes de niveau bac + 5 et plus sont deux fois plus nombreuses à pratiquer un sport que les non-diplômés10 (86 % contre 47 %, données 2022).
Certaines pratiques particulièrement onéreuses, comme l’équitation ou les sports motorisés, sont le plus souvent inaccessibles aux ménages modestes. Au-delà du coût, un grand nombre d’éléments entrent en ligne de compte pour expliquer les écarts entre pratiques sportives. L’attention à la prévention en matière de santé et les normes sociales de corpulence diffèrent selon les milieux sociaux et déterminent en partie l’exercice physique. En outre, celles et ceux qui exercent un métier pénible ne trouvent pas forcément nécessaire d’ajouter encore un effort physique à la fatigue musculaire qu’ils éprouvent au travail. Enfin, le sport est aussi un moyen d’intégration dans la société : c’est une manière d’entretenir des relations sociales. Les parents orientent les choix de leurs enfants vers des sports où ils se retrouveront entre milieux sociaux similaires, ce qui va influencer leur pratique à l’âge adulte.
Source : Injep-Crédoc – Données 2022 – © Observatoire des inégalités
Source : Injep-Crédoc – Données 2018 – © Observatoire des inégalités
Photo / © gstockstudio
[1] « Baromètre national des pratiques sportives 2024 », Injep Notes & rapports 2024/20, rapport d’étude Crédoc et Injep, décembre 2024.
[2] La définition retenue ici est large. Elle comprend aussi bien la marche en pleine nature que le sport de compétition. Ces données sont à utiliser avec précaution car elles dépendent de la formulation des questions. Selon les données de l’Insee de 2017, la pratique régulière d’un sport était quasiment deux fois moins importante.
[3] Les pratiques physiques et sportives en France, Injep, mars 2023. Enquête réalisée tous les dix ans.
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