Synthèse

Une femme = un homme ?

Rapide tour d’horizon pour comprendre le phénomène des inégalités entre femmes et hommes à l’école, au travail, en politique et à la maison. Extrait de notre livret pédagogique Les inégalités expliquées aux jeunes, disponible à la commande.

Publié le 25 octobre 2019

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Modes de vie Éducation Femmes et hommes

À l’école, les filles, têtes de classe ?

Les filles ont en général de meilleures notes que les garçons. En primaire comme au collège, elles sont aussi bonnes que leurs camarades masculins en mathématiques. Elles obtiennent plus souvent le bac et sont plus nombreuses à l’université. Pourtant, les garçons sont majoritaires dans les filières scientifiques au lycée, ils décrochent davantage le bac S et sont plus présents ensuite dans les écoles qui mènent aux emplois les plus valorisés et les mieux rémunérés.

L’école, confortée par les stéréotypes qui peuplent notre quotidien, encourage peu les garçons à s’orienter vers les écoles d’infirmiers et les filles vers les écoles d’ingénieurs, par exemple. Aujourd’hui, les femmes ne représentent que 7 % des pilotes de ligne professionnels. Il y a encore du chemin à faire.

Au travail, les femmes restent moins bien payées

À la fin des années 1960, le salaire des femmes représentait les deux tiers de celui des hommes. L’écart s’est beaucoup réduit dans les années 1970 et 1980, mais, depuis les années 1990 le rattrapage est plus lent.

Tous temps de travail confondus (emplois à temps complet et à temps partiel), les salaires des femmes sont équivalents en moyenne à 75 % des salaires des hommes. Les femmes touchent donc 25 % de moins que les hommes. L’écart se réduit à 16 % quand on ne prend en compte que les emplois à temps complet. Cette différence s’explique notamment parce que les femmes sont plus nombreuses à travailler à temps partiel et dans des secteurs moins bien rémunérés. Les femmes ne réussissent pas moins que les hommes dans certaines carrières, et les hommes ne réussissent pas plus que les femmes dans d’autres. Le problème, c’est plutôt que les femmes et les hommes n’accèdent pas aux mêmes carrières.

Pas nombreuses au sommet de la hiérarchie

Une entreprise du privé sur cinq, comptant entre 5 et 19 salariés, est dirigée par une femme. Pour les entreprises de plus de 50 salariés, c’est moins d’une sur sept ! Deux ingénieurs sur dix sont des femmes. Dans le secteur public, c’est pareil : actuellement la France ne compte par exemple que 27 préfètes sur 130 préfets et 29 ambassadrices sur 192 ambassadeurs.
Quatre députés et trois sénateurs sur dix sont des femmes. Mais pour les maires, c’est seulement une sur six et les femmes ne dirigent que six des 41 plus grandes villes de France. En 2012, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a constitué le premier gouvernement paritaire en France, dans l’histoire de la République. La situation des femmes en politique progresse même si les hommes restent globalement majoritaires aux postes à responsabilités.

Inégaux ou différents ?

D’où viennent ces écarts ? À la naissance, une fille n’est pas davantage capable qu’un garçon de passer la serpillière, un garçon n’est pas plus doué pour piloter un avion qu’une fille. Il existe des différences, physiques notamment : hommes et femmes n’ont pas la même musculature par exemple. Et encore, il y a des filles costaudes et des hommes chétifs. Les métiers où la force physique compte sont de moins en moins nombreux. Cette différence physique devrait donc avoir moins d’impact sur la répartition des emplois entre les femmes et les hommes. Pourtant, les femmes sont encore minoritaires dans de nombreux secteurs. Et bizarrement, à la maison, ce sont les femmes – censées être moins fortes – qui font les tâches les plus fatigantes.

Les tâches ménagères
À la maison, les femmes consacrent en moyenne 4 h par jour aux tâches domestiques. Les hommes : 2 h 30. Les hommes font le plus souvent ce qui est visible : la cuisine pour les invités, le jardinage, le bricolage. Et les femmes font les activités qui ne se voient pas et et qui doivent être recommencées régulièrement : les repas de tous les jours, la vaisselle, les lessives, s’occuper des enfants. Quand des parents se séparent, les pères sont bien obligés de tout faire, et ils s’en sortent ! Les choses changent bien sûr. Mais pas bien vite : en dix ans, les hommes ont augmenté d’une minute seulement leur temps consacré au ménage !

Tout petit déjà...

Les filles et les garçons ne sont pas élevés de la même façon. Même avec les bébés, les parents n’ont pas la même attitude avec une petite fille ou un petit garçon. Plus tard, la société apprend aux filles à devenir des filles et aux garçons à devenir des garçons. Dans les livres pour enfants, ceux qui commandent sont presque toujours des garçons. Les filles qui aiment les jeux de garçons et les garçons qui aiment les jeux de filles ne sont souvent pas bien vus. Dans le monde du travail, on retrouve surtout des femmes dans la communication, l’enseignement, le social : là où on s’occupe des autres. Comme on trouve normal que les femmes s’occupent des enfants.

Merci la loi !
1804 : dans le Code Civil, il est écrit que « la femme doit obéissance à son mari ».
1808 : création du baccalauréat réservé aux garçons.
1861 : accès au baccalauréat pour les filles.
1907 : les femmes ont le droit de percevoir leur salaire.
1924 : programmes des baccalauréats identiques pour les garçons et les filles.
1944 : les femmes obtiennent le droit de voter en France.
1965 : les femmes ont le droit d’ouvrir un compte en banque sans l’accord de leur mari et peuvent travailler sans l’autorisation de leur père ou de leur mari.
1983 : adoption de la loi sur l’égalité des salaires entre hommes et femmes.
1999 : amendement de la Constitution de la Vème République : la loi « favorise l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives ».
2000 : loi sur la parité, qui oblige les partis politiques à inscrire autant de femmes que d’hommes sur les listes de candidats aux élections municipales, régionales, sénatoriales et européennes.
2011 : adoption de la loi qui prévoit l’instauration de quotas de femmes dans les instances dirigeantes et les conseils d’administration des grandes entreprises.
2014 : adoption de la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes qui vise à combattre les inégalités entre hommes et femmes dans les sphères privée, professionnelle et publique.

Les inégalités expliquées aux jeunes. Sous la direction de Nina Schmidt, édition de l’Observatoire des inégalités, avril 2018.
48 pages
ISBN : 978-2-9553059-3-5
Prix : 5 € hors frais d’envoi.
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Illustrations réalisées par Damien Roudeau et Guillaume Reynard.

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Date de première rédaction le 25 octobre 2019.
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