Premier ’Rapport sur les inégalités en France’ : objectif réussi

Le premier « Rapport sur les inégalités en France » est épuisé. Notre objectif d’en faire un document largement diffusé est atteint. Merci à toutes celles et ceux qui ont fait en sorte que cette publication soit possible en répondant, dès le printemps dernier, à notre opération de financement participatif. Sans votre mobilisation, ce rapport n’aurait pas pu voir le jour. Nous remercions aussi tous les chercheurs qui ont appuyé notre initiative, ainsi que nos partenaires : la Fondation Abbé Pierre, le magazine Alternatives Économiques et la Macif qui ont soutenu ce projet.

L’objectif de la publication de ce premier « Rapport sur les inégalités en France » était de fournir un ensemble de données faciles d’accès et actualisées, de dresser un état des lieux complet et de faire le point sur les principales évolutions dans un grand nombre de domaines, des revenus à l’école, en passant par la santé ou encore le logement. Dans notre pays, l’absence de données factuelles laisse trop souvent la place à l’exagération et à la simplification. Le thème des inégalités est à la mode, sans que l’on sache de quoi on parle. Nous espérons que les éléments contenus dans ce document auront répondu aux attentes de tous ceux qui ont eu l’occasion de le consulter. Bien loin de la dramatisation, de l’exagération et des petites phrases médiatiques, nous comptons débattre sur des faits, pour alimenter une réflexion critique sur la situation sociale contemporaine. Notre objectif est à la fois de souligner les évolutions négatives, mais aussi les progrès.

Reste ce décalage énorme entre les discours sur les inégalités et les politiques mises en œuvre. Ainsi par exemple, les 46 milliards d’euros qui seront consacrés chaque année au Pacte de responsabilité ont asséché les moyens de la modernisation publique, de l’école à la santé en passant par le logement. Le gouvernement en est réduit à cibler de façon toujours plus précise les plus pauvres des plus pauvres, en déshabillant les « un peu moins pauvres ». Au-delà de la question des moyens, la volonté politique fait défaut : lutter par exemple contre l’esprit de compétition acharnée qui règne dans l’école française en réduisant la pression mise sur les jeunes ne coûte rien, mais se heurte aux défenseurs d’une école taillée sur mesure pour les enfants favorisés.

Le débat sur les inégalités ne se limite pas à ce qu’il est médiatiquement réduit. Heureusement. La société française change. Les appels à la haine de l’étranger ou le ras-le-bol fiscal des couches aisées occupent le terrain médiatique. Cela n’empêche pas que, tous les jours, des millions de citoyens de tous âges œuvrent pour la réduction des inégalités, dans le couple, la famille, à l’école, dans les collectivités locales, les entreprises ou les associations. Notre rapport leur est destiné. L’ampleur des commandes, le très grand nombre de messages qui nous sont adressés, et l’audience de notre site Internet montrent l’utilité de nos données, bien au-delà d’ailleurs des clivages partisans.

Le travail de l’Observatoire des inégalités continue. Nous commençons par exemple à recevoir des œuvres réalisées par des jeunes dans le cadre de notre concours « Pourquoi pas moi ? », destiné aux 11-25 ans. Nous préparons un nouveau projet éditorial pour l’an prochain, dont nous vous informerons bientôt. Enfin, si nos moyens nous le permettent, d’autres éditions de ce rapport sur les inégalités devraient être réalisées, et la prochaine probablement au printemps 2017.