Hormis le 6^e arrondissement de Lyon, la totalité des 20 grandes villes et arrondissements (plus de 20 000 habitants) où les riches sont les plus riches se situe en région parisienne. Le 7^e arrondissement de Paris arrive en tête de notre classement. Cet arrondissement est le cœur de la France riche. Le seuil d’entrée parmi les 10 % aux revenus les plus élevés y est de 137 000 euros annuels, soit 11 400 euros par mois, après impôts et prestations sociales pour une personne seule (données Insee 2019). La deuxième position est occupée par le 8^e arrondissement de Paris avec 125 000 euros par an au minimum. Au total, la moitié de ces 20 territoires où les riches sont les plus riches sont des arrondissements de Paris. Seules Neuilly-sur-Seine (123 000 euros) et Saint-Cloud dans la banlieue ouest de Paris (près de 83 000 euros par an) s’intercalent dans le haut de ce classement.

Une ville ou un arrondissement de plus de 20 000 habitants se hisse dans le « top 5 » de notre classement quand les 10 % de ses habitants les plus riches gagnent plus de 115 000 euros par an après impôts, soit au moins 9 600 euros par mois pour une personne seule. Le niveau de vie de ces très aisés « chute » dès la sixième place de notre classement (Paris 9^e) avec au minimum 84 500 euros annuels (7 000 euros par mois). Le 15^e arrondissement de Paris et le 6^e arrondissement de Lyon ferment la marche : le seuil d’entrée dans le club des 10 % les plus riches y avoisine 67 000 euros, des revenus encore très élevés, mais deux fois moindres que dans le 7^e arrondissement parisien.

Ces 20 territoires concentrent la richesse. Y vivent ceux qui décident des politiques publiques nationales, les cadres dirigeants et les hauts fonctionnaires. C’est la France de l’argent, du pouvoir de l’entreprise, des médias, de la politique. Ces riches des territoires les plus aisés disposent d’un niveau de revenu bien supérieur à celui de la France moyenne. En comparaison, tout en bas du classement des plus grandes villes (là où les riches sont les moins riches), le seuil d’entrée dans le club des 10 % les plus aisés se situe autour de seulement 25 000 euros par an dans des communes comme Grigny (Essonne), La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ou le 3^e arrondissement de Marseille.

Les riches des villes plus petites

La Haute-Savoie tient une place prédominante dans notre classement des 20 petites villes (moins de 20 000 habitants) où les riches sont les plus riches. Huit de ses communes y figurent. Veyrier-du-Lac (banlieue d’Annecy), qui compte des riches dont le niveau de vie est au moins de 107 000 euros par an (soit près de 9 000 euros par mois), se classe en première position, pratiquement au même niveau que les 10 % les plus aisés du 16^e arrondissement de Paris. Non loin de là, un territoire concentre également les hauts revenus. Il s’agit de l’Ain, et en particulier de la ville de Divonne-les-Bains qui arrive en deuxième position de notre classement. Le niveau de vie annuel des plus riches y est au moins de 104 000 euros. La proximité de la Suisse n’est certainement pas étrangère à cette concentration de personnes aisées. Au passage, on notera que la fiscalité française ne semble pas être un déterminant majeur de la « fuite » vers l’étranger : les super-riches de Divonne-les-Bains, par exemple, n’auraient que quelques centaines de mètres à faire pour aller habiter en Suisse.

Les plus riches des communes plus petites vivent dans des banlieues cossues de grandes villes, comme au Vésinet (Yvelines) près de Paris, ou encore à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or dans la métropole de Lyon. La plupart de ces territoires de moins de 20 000 habitants (hormis le 1^er arrondissement parisien notamment qui se classe parmi les petits territoires avec ses 15 600 habitants) sont composés de communes davantage rurales que dans notre premier classement. Ces dernières comptent parmi leurs habitants moins de cadres dirigeants aisés en activité que dans les grandes villes où vivent les plus riches.

Photo / Neuilly-sur-Seine, CC BY-SA Reinhard Hauke

Aidez-nous à offrir à tous des informations sur l’ampleur des inégalités

L’Observatoire des inégalités est indépendant, il ne dépend pas d’une institution publique. Il n’accepte ni la publicité ni le financement de grandes entreprises.

Ce site existe grâce aux milliers de personnes qui nous soutiennent ponctuellement ou régulièrement. Chaque contribution, grande ou petite, renforce notre capacité à produire une information de qualité et à la diffuser en accès libre. C’est le moment de nous aider.

Je fais un don