En France, selon le seuil de pauvreté adopté, un individu est considéré comme pauvre quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 867 euros (seuil à 50 % du niveau de vie médian) ou à 1 041 euros (seuil à 60 %).
Un individu est considéré comme pauvre en France quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 867 euros ou à 1 041 euros selon que l’on utilise le seuil à 50 % ou 60 % du niveau de vie médian (Insee, données 2017). Ce niveau de vie médian correspond au montant pour lequel la moitié des personnes touche moins et l’autre moitié davantage (voir notre encadré méthodologique). Il est mesuré après impôts et prestations sociales.
Entre 1970 et 2009, le seuil de pauvreté à 50 % a doublé de 400 à 860 euros en euros constants (une fois l’inflation déduite). La France a continué à s’enrichir, en dépit du ralentissement de la croissance à partir des années 1970. Le niveau de vie médian s’est élevé, ainsi que, mécaniquement, le seuil de pauvreté. L’effet est considérable : le seuil de pauvreté à 50 % de 2017 est supérieur au niveau de vie médian de 1970. Dit autrement, une partie des pauvres d’aujourd’hui (ceux qui sont proches du seuil) disposent de ressources équivalentes à celles des classes moyennes de l’époque.
À la fin des années 2000, la crise économique est telle que le niveau de vie médian a baissé, ce qui n’était jamais arrivé depuis les années 1970. Le seuil de pauvreté a donc fait de même [1]. Le seuil à 60 % a perdu 15 euros entre 2009 et 2014, et le seuil à 50 %, 12 euros [2]. Les seuils de pauvreté se redressent depuis 2015, pour retrouver leur niveau de la fin des années 2000.
Le seuil de pauvreté tient compte du nombre de personnes qui vivent dans le même logement. L’Insee utilise pour cela un système de parts. Le premier adulte vaut une part entière, toutes les personnes de plus de 14 ans comptent pour une demi-part et les moins de 14 ans pour 0,3 part. Si chacun ne compte pas pour une part entière, c’est qu’à plusieurs, on fait des économies : pas besoin d’une cuisine ou d’une salle de bain par personne, par exemple. Selon l’Insee, un couple avec deux enfants en bas âge est pauvre si ses ressources ne dépassent pas 1 822 euros au seuil à 50 % ou 2 186 euros à 60 % (données 2017). Un couple sans enfant, avec moins de 1 301 euros et 1 562 euros selon le seuil.
Seuils de pauvreté mensuels selon le type de ménage Unité : euros | |||
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Seuil à 60 % | Seuil à 50 % | Seuil à 40 % | |
Personnes seules | 1 041 | 867 | 694 |
Familles monoparentales avec un enfant de - de 14 ans | 1 353 | 1 128 | 902 |
Couples sans enfant | 1 562 | 1 301 | 1 041 |
Couples avec deux enfants de - de 14 ans | 2 186 | 1 822 | 1 457 |
Couples avec deux enfants de + de 14 ans | 2 603 | 2 169 | 1 735 |
Définir le seuil de pauvreté |
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En France et en Europe, le seuil de pauvreté est fixé de façon relative [3]. On considère comme pauvre une personne dont les revenus sont inférieurs à un certain pourcentage du niveau de vie dit « médian ». Le niveau de vie médian est celui qui partage la population en deux, autant gagne moins, autant gagne davantage. Il est mesuré après impôts et prestations sociales. Le pourcentage est de plus en plus souvent fixé à 60 % du revenu médian, alors que, jusqu’en 2008, le seuil à 50 % était le plus couramment utilisé en France. Aucun seuil n’est plus objectif qu’un autre. Il s’agit d’une convention statistique. On peut tout aussi bien opter pour un seuil à 40 % ou à 70 %. L’Observatoire des inégalités publie les différents seuils mais utilise le plus souvent le seuil à 50 % qu’il juge plus conforme à la réalité de la pauvreté, considérant que le seuil à 60 % exagère la situation. |
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[1] Voir « 200 000 pauvres en moins en 2012, comment est-ce possible ? », Centre d’observation de la société, septembre 2014.
[2] Pour comprendre le phénomène, lire notre article « Pourquoi la crise affole les statistiques de la pauvreté », septembre 2015.
[3] Pour une définition plus complète, lire notre article « Comment mesurer la pauvreté ? », septembre 2017.