Données

La pénibilité des métiers selon les catégories sociales

Un tiers des salariés sont soumis à des contraintes physiques. Un peu plus déclarent porter ou déplacer des charges lourdes au travail. Le travail physiquement pénible touche surtout les ouvriers, qui en subissent les conséquences sur leur santé.

Publié le 21 octobre 2020

https://www.inegalites.fr/La-penibilite-des-metiers-selon-les-categories-sociales - Reproduction interdite

Emploi Catégories sociales Conditions de travail

La pénibilité physique au travail affecte essentiellement les moins qualifiés. Si un tiers de l’ensemble des salariés déclarent subir au moins trois contraintes physiques [1], c’est le cas de près des deux tiers des ouvriers non qualifiés, contre 6 % des cadres (données 2016, ministère du Travail). La part des salariés qui subissent ces pénibilités a augmenté de près de quatre points entre 2005 et 2016 chez les ouvriers qualifiés, passant de 57,2 % à 60,8 %. La hausse s’est faite pour l’essentiel entre 2005 et 2013.

* Connaître trois contraintes physiques parmi les suivantes : rester longtemps debout, rester longtemps dans une posture pénible, effectuer des déplacements à pied longs ou fréquents, devoir porter ou déplacer des charges lourdes, subir des secousses ou des vibrations. Lecture : en 2016, 63,4 % des ouvriers non qualifiés sont soumis à des contraintes physiques dans leur travail.

Source : ministère du Travail - © Observatoire des inégalités

Graphique Données

Qui porte des charges lourdes ?

Près de 40 % des salariés déclarent porter ou déplacer des charges lourdes [2] pour leur travail (donnée 2016). Une proportion équivalente à celle de 2005 (39 %). Deux tiers des ouvriers sont dans ce cas, contre 12 % des cadres supérieurs, les moins concernés par cette forme de pénibilité. Autrement dit, les ouvriers sont, en proportion, cinq fois plus nombreux à porter des charges lourdes que les cadres, avec des conséquences sur leur santé physique. Dans l’ensemble, la part des salariés exposés à cette pénibilité est plutôt stable entre 2005 et 2016. Mais les professions intermédiaires ont vu nettement augmenter sa fréquence (+ 5,6 points) sur la période.

Lecture : 65 % des ouvriers déclarent porter ou déplacer des charges lourdes en 2016.

Source : enquêtes Conditions de travail, ministère du Travail - © Observatoire des inégalités

Graphique Données

Qui travaille debout ?

Si la moitié des salariés déclarent devoir rester longtemps [3] debout à leur poste de travail, 76 % des ouvriers, et même la quasi-totalité des ouvriers non qualifiés (88 %), sont dans ce cas, contre à peine 20 % des cadres supérieurs. On retrouve ici le clivage majeur entre les métiers manuels d’exécution et ceux de bureau. Entre 2005 et 2016, le fait de travailler longtemps debout a baissé pour l’ensemble des salariés (de 51,8 % à 49,7 %). En revanche, les professions intermédiaires et les ouvriers n’ont pas connu d’amélioration sur la période. Dans ce domaine, il faudrait pouvoir entrer dans le détail des catégories socioprofessionnelles. Ainsi, les employés se situent globalement dans la moyenne de l’ensemble des salariés. Mais cette moyenne cache le fait que 70 % des employés du commerce et des services aux particuliers restent longtemps debout contre 10 % des employés administratifs.

Part de salariés qui déclarent travailler longtemps debout selon la catégorie socioprofessionnelle
Unité : %
2005
2013
2016
Cadres supérieurs21,720,319,9
Professions intermédiaires43,641,943,7
Employés53,556,453,4
Ouvriers75,177,376,2
Ensemble51,850,849,7
Lecture : 76,2 % des ouvriers déclarent travailler longtemps debout en 2016.
Source : enquêtes Conditions de travail, ministère du Travail - © Observatoire des inégalités

Photo / CC BY SA Benjamin Wedemeyer}


[1Parmi : rester longtemps debout, rester longtemps dans une posture pénible, effectuer des déplacements à pied longs ou fréquents, devoir porter ou déplacer des charges lourdes, subir des secousses ou des vibrations.

[2Le poids n’est pas précisé dans la question. On peut imaginer que chaque catégorie sociale a une définition particulière du mot « lourd ».

[3La durée de la position debout n’est pas précisée dans la question. On peut imaginer que le mot « longtemps » n’est pas pris dans le même sens pour les cadres que pour les ouvriers par exemple.

Aidez-nous à offrir à tous des informations sur l’ampleur des inégalités

Notre site diffuse des informations gratuitement, car nous savons que tout le monde n’a pas les moyens de payer pour de l’information.

L’Observatoire des inégalités est indépendant, il ne dépend pas d’une institution publique. Il n’accepte ni la publicité ni le financement de grandes entreprises.

Nous sommes financés principalement par les dons de milliers de personnes qui nous soutiennent ponctuellement ou régulièrement.

Avec votre soutien, nous continuerons de produire une information de qualité et à la diffuser en accès libre. Chaque contribution, grande ou petite, compte. C’est le moment de nous aider. Merci.


Je fais un don
Date de première rédaction le 23 septembre 2014.
© Tous droits réservés - Observatoire des inégalités - (voir les modalités des droits de reproduction)

Sur ce thème