Données

L’homophobie reste présente dans la société française

SOS homophobie a reçu près de 1 600 témoignages signalant des violences ou des discriminations homophobes et transphobes en 2024. Ces violences quotidiennes vont de marques de rejet à des agressions physiques, en passant par des insultes ou des menaces.

Publié le 1er avril 2025

https://www.inegalites.fr/L-homophobie-reste-presente-dans-la-societe-francaise - Reproduction interdite

Modes de vie Orientation sexuelle

L’association SOS homophobie a reçu 1 571 témoignages de personnes victimes d’insultes, de rejets et de discriminations du fait de leur orientation sexuelle ou de leur transidentité [1] au cours de l’année 2024 [2]. Ce chiffre a progressé tout au long des années 2000 à 2013, l’association ayant progressivement gagné en notoriété, ce qui a facilité la collecte des cas. L’année 2013 marque un « record » (3 500 signalements), au moment des manifestations contre le mariage pour tous. Depuis, le chiffre fluctue autour de 2 000 signalements par an.

Témoignages recueillis par téléphone, par courriel ou par Internet.
Lecture : en 2024, l'association SOS homophobie a recueilli 1 571 témoignages de personnes victimes d'homophobie ou de transphobie.

Source : Rapport sur les LGBTIphobies 2025, SOS homophobie – © Observatoire des inégalités

Graphique Données

Les témoignages recueillis par l’association ne constituent que la partie signalée des agressions homophobes quotidiennes et non un recensement exhaustif. L’évolution dans le temps de leur nombre dépend à la fois du climat d’acceptation ou de rejet à l’égard des personnes LGBTI [3] et de la tendance de ces dernières à s’autocensurer ou à ne pas déclarer les violences qu’elles subissent. Pour les années récentes, l’association note la montée du nombre d’agressions envers les personnes perçues comme trans, qui sont signalées partout, y compris dans les établissements scolaires ou dans le milieu médical. Elles concernent près d’une victime sur cinq.

Ce contenu vous intéresse ? Soutenez les travaux de l’Observatoire des inégalités.

Je fais un don

Ces témoignages ont permis à l’association d’identifier 1 620 cas de LGBTIphobie. Parmi eux, 12 % ont été commis au sein de la famille, 8 % par le voisinage, 11 % sur Internet, 11 % dans l’espace public, 10 % dans les commerces et services. Le monde du travail, l’école, les médias, la politique, le sport, sont également mentionnés. Le mal de vivre est identifié dans 17 % des cas comme cause principale de l’appel à l’aide. Ce mal-être est précisément lié au contexte homophobe qui crée un sentiment de solitude, de la peur, voire de la honte ou des idées suicidaires.

Les preuves d’homophobie sont multiples et peuvent se cumuler. 47 % des cas recensés traduisent l’expression d’un rejet. Dans 35 % des cas, des insultes ont été proférées. Dans 15 %, ce sont des menaces. 16 % des situations relèvent du harcèlement, car l’agresseur a répété ses attaques. Dans un cas sur dix, la situation signalée constitue une discrimination, au sens d’un traitement défavorable en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre réelle ou supposée des personnes, notamment dans les commerces et les services, ou encore au travail. Certains agresseurs vont jusqu’aux violences physiques. 186 cas rapportés sont des coups et blessures, des agressions sexuelles et/ou des viols.

Répartition des cas de LGBTIphobie selon le contexte
Unité : %
Part
Mal de vivre17
Famille12
Internet11
Lieux publics11
Commerces, services10
Travail8
Voisinage8
Ces données portent sur 1 620 cas en France, identifiés à travers le recueil de 1 570 témoignages.
Lecture : 12 % des cas de LGBTIphobie signalés à l’association SOS homophobie ont eu lieu au sein de la famille.
Source : Rapport sur les LGBTIphobies 2025, SOS homophobie – Données 2024 – © Observatoire des inégalités

Une partie des actes homophobes peuvent paraitre sans grande gravité. Ils ne sont d’ailleurs généralement ni déclarés, ni mesurés. Ces actes peuvent cependant avoir des conséquences morales, notamment lorsqu’ils sont répétés, qu’ils viennent d’un proche ou d’un parent, d’une personne incarnant l’autorité (école, médecin, etc.), en particulier chez les plus jeunes qui ont plus de mal à s’y opposer.

La société française vit mieux qu’hier l’homosexualité et les parcours qui vont à l’encontre des normes de genre. Il n’empêche que les progrès sont lents pour ceux qui subissent ces rejets au quotidien et que rien n’est jamais définitivement acquis. L’hétérosexualité demeure une norme valorisée à laquelle il est difficile de déroger. On est encore loin du jour où toutes les personnes LGBTI pourront vivre librement leur orientation sexuelle ou leur identité de genre dans l’espace public, en présence d’amis, de voisins ou dans leur famille. Où l’homosexualité sera enfin complètement banalisée.

Avertissement : il s’agit de témoignages reçus par téléphone, par formulaire et sur la plateforme Internet d’aide en ligne de l’association. Ils donnent une indication, mais ne constituent pas un recensement exhaustif des cas de discriminations et des actes homophobes. Une hausse du nombre de témoignages peut provenir d’une amélioration des dispositifs pour les recueillir et de la plus grande facilité à se confier à un organisme extérieur.

Photo / DR


[1Les personnes trans vivent ou souhaitent vivre dans un genre différent de celui qui leur a été assigné à la naissance.

[2Voir le Rapport sur les LGBTIphobies 2025 de SOS homophobie.

[3Personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, intersexes. Les personnes intersexes présentent des caractéristiques sexuelles biologiques qui ne sont pas considérées comme typiquement mâles ou femelles.

L’Observatoire des inégalités a besoin de vous

L’Observatoire des inégalités est indépendant, il ne dépend pas d’une institution publique. Il n’accepte ni la publicité ni le financement de grandes entreprises.

Nous sommes financés principalement par les dons de milliers de personnes qui nous soutiennent ponctuellement ou régulièrement.

Avec votre soutien, nous continuerons de produire une information de qualité et à la diffuser en accès libre. Chaque contribution, grande ou petite, compte. C’est le moment de nous aider. Merci.


Faire un don
Date de première rédaction le 30 mai 2013.
© Tous droits réservés - Observatoire des inégalités - (voir les modalités des droits de reproduction)