Analyse

L’école : mission égalité ?

L’école permet à tous de réussir. Encore faut-il en connaître les codes. Extrait de notre livret pédagogique Les inégalités expliquées aux jeunes.

Publié le 29 août 2018

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L’école, c’est pour tous

Assurer l’accès de tous au savoir est l’une des missions fondamentales de la République. C’est le rôle de l’école, qui permet à tous de mieux comprendre le monde, de connaître ses droits pour mieux les faire respecter et d’acquérir des savoirs. En théorie, chaque enfant devrait pouvoir faire les études qu’il souhaite à condition qu’il s’en donne les moyens. En pratique, les enfants ne sont pas tout à fait égaux. 90 % des enfants d’enseignants observés en sixième en 1995 ont obtenu le bac sept années plus tard en moyenne, contre 40 % des enfants d’ouvriers non qualifiés. De même, ces derniers ne représentent que 7 % des inscrits en classes préparatoires aux grandes écoles alors que les enfants de cadres supérieurs constituent la moitié de ces élèves.

D’où viennent ces écarts ?

  • Les conditions de vie

Ne pas avoir d’espace à soi pour faire ses devoirs, cela se ressent sur les résultats à l’école. Il n’est pas toujours possible dans ces conditions de revoir ses leçons et de les mémoriser. Les enfants n’ont pas tous des livres à la maison et ils ne vont pas tous non plus au musée. Beaucoup de familles n’ont pas les moyens de payer à leurs enfants des cours privés en parallèle de l’école pour mettre toutes les chances de leur côté ou de prendre en charge des études longues dans l’enseignement supérieur.

  • L’aide des parents

Tous les parents n’ont pas la capacité de comprendre et d’expliquer à leurs enfants ce que demandent les professeurs : revoir ce qui a été vu à l’école ou comprendre comment fonctionne l’école, pour bien s’orienter dans ses études futures par exemple. Au collège ou au lycée, la plupart des parents ne sont pas capables d’aider leurs enfants à faire leurs devoirs quand ils deviennent trop complexes.

  • Les problèmes personnels

On peut aussi avoir des difficultés relationnelles avec des professeurs, des camarades ou avec sa famille. La vie est faite de conflits plus ou moins importants et, quand on est jeune, on ne maîtrise pas toujours bien la façon de les régler. Quand on est adolescent, on se cherche, on se pose beaucoup de questions et cela peut avoir des conséquences dans le travail scolaire. Il ne faut pas sous-estimer ces difficultés : en parler à des amis, à sa famille et même à un psychologue, c’est déjà commencer à les résoudre.

Pas simple pour les étrangers
Quand on n’est pas né en France, et que ses parents ne parlent pas français, c’est plus difficile. Mais on s’habitue vite quand on est jeune. Ce n’est pas la nationalité qui fait la différence, mais le revenu des parents et leurs diplômes.

Pour réussir, il faut avoir confiance en soi

Ce n’est pas parce que ses parents sont pauvres qu’on échouera à l’école ou parce que ses parents sont riches qu’on réussira. Pour autant, l’école française reste très classique et tend à favoriser les milieux déjà favorisés et il est vrai que tout le monde n’a pas les mêmes conditions de vie. Mais il n’existe pas de fatalité « mécanique » de l’échec ou de la réussite. Certains élèves ne réussissent pas car ils s’imaginent qu’ils ne sont pas faits pour les études ; ils les abandonnent ou n’osent pas se diriger vers des filières « prestigieuses ». Or, la plupart du temps, il s’agit soit d’un problème de confiance en soi, soit lié aux méthodes d’apprentissage. L’influence des autres compte aussi beaucoup : il arrive qu’on choisisse une filière pour faire comme tout le monde, pour faire plaisir à ses proches. C’est le meilleur moyen d’échouer ! Bien sûr, s’imaginer dans une filière plus valorisée est plus facile pour ceux dont les parents ont fait des études, car ils connaissent mieux le système. Pour les autres, il faut travailler davantage et avoir confiance en ses capacités.

Les filles réussissent mieux que les garçons ?
À la naissance, les filles et les garçons ne sont pas plus doués les uns que les autres pour réussir. Pourtant, à l’école, les filles obtiennent davantage de diplômes que les garçons, en moyenne. Ce ne sont pourtant généralement pas les femmes qui ont les postes les plus hauts placés une fois dans le monde du travail.

Comment obtenir un coup de pouce ?

Pour réussir à l’école, on n’est pas tout seul. Si on sent qu’on n’y arrive pas, il faut appeler à l’aide. Ça peut arriver à tout le monde, et même aux plus savants, de ne rien comprendre, c’est normal ! Les connaissances : une tante, un grand frère, une cousine, un voisin de palier…, on peut leur demander de l’aide. Beaucoup d’adultes aiment rendre service si on le leur demande. À l’école, on peut solliciter, suivant les cas, les professeurs, les conseillers d’orientation, les surveillants. Aider les élèves fait partie de leur fonction. Il y a aussi les copains : travailler en groupe peut être positif. Chacun a ses matières préférées et conseille les autres dans ce qu’il réussit le mieux. Et les associations : il faut se renseigner, certaines sont là pour aider les jeunes : associations de quartier ou l’Afev si elle est présente dans votre ville (voir encadré).

L’Afev, association de la fondation étudiante
Depuis 1992, l’Afev permet aux jeunes des quartiers défavorisés d’être accompagnés dans leur scolarité par des étudiants bénévoles. Ils les aident dans leurs devoirs mais aussi pour l’orientation, leur font par exemple visiter l’université, et les emmènent au musée, au théâtre, etc.

Les inégalités expliquées aux jeunes. Sous la direction de Nina Schmidt, édition de l’Observatoire des inégalités, avril 2018.
48 pages
ISBN : 978-2-9553059-3-5
Prix : 5 € hors frais d’envoi.
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Ce document est disponible en commande sur le site de l’Observatoire des inégalités.

Illustration réalisée par Damien Roudeau

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Date de première rédaction le 29 août 2018.
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