Dans 64 pays sur 193, l’homosexualité est interdite
64 États dans le monde répriment l’homosexualité. La loi y prévoit des sanctions ou les juges y prononcent des peines à l’encontre des gays, lesbiennes, bisexuels, trans et intersexes. Dans douze pays, les relations homosexuelles sont passibles de la peine de mort.
Publié le 25 avril 2025
https://www.inegalites.fr/Dans-64-pays-sur-193-l-homosexualite-est-interdite - Reproduction interditeL’homosexualité est réprimée par la loi dans 64 pays du monde, selon les données 2025 de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (Ilga World) [1]. Ce décompte recouvre des législations variées [2]. Certains pays considèrent explicitement les relations entre adultes de même sexe comme un crime. D’autres États mentionnent dans leurs textes de loi des « actes contre nature », « indécents » ou « immoraux », laissant la place à l’arbitraire des juges, ce dont les personnes homosexuelles sont victimes dans les faits. Les peines encourues peuvent aller d’amendes à la prison, en passant par des « thérapies » forcées, des coups de fouet, voire la peine de mort (voir encadré). Partout où l’homosexualité peut être punie par la loi, les personnes homosexuelles ou soupçonnées de l’être vivent dans la peur d’être arrêtées et condamnées.
Ce contenu vous intéresse ? Soutenez les travaux de l’Observatoire des inégalités.
En Europe, en Amérique du Nord et en Amérique latine, les lois interdisant l’homosexualité ont été abolies. Seuls quelques petits États insulaires des Caraïbes contredisent cette acceptation par le droit. En Afrique et en Asie, la situation est très contrastée selon les pays. Certains n’ont jamais pénalisé l’homosexualité, comme la Côte d’Ivoire par exemple. D’autres, tels que l’Île Maurice ou la Namibie, viennent d’abolir son interdiction. Parmi les 31 pays d’Afrique qui interdisent et punissent l’homosexualité, citons des pays très peuplés : Nigéria, Éthiopie, Égypte, Tanzanie, Algérie ou Maroc par exemple. En Asie, 21 pays sont aussi dans ce cas, parmi lesquels on trouve l’Indonésie, le Bangladesh, le Pakistan, l’Iran, l’Irak et Singapour.
Pays où l’homosexualité est interdite | |||
---|---|---|---|
Nombre de pays dans la région | Nombre de pays où l’homosexualité est punie par la loi | Exemples de pays où l’homosexualité est illégale | |
Afrique | 54 | 31 | Algérie, Cameroun, Égypte, Éthiopie, Maroc, Nigéria, Sénégal, Tanzanie |
Amérique latine et Caraïbes | 33 | 6 | République dominicaine, Jamaïque, Trinidad-et-Tobago |
Amérique du Nord | 2 | 0 | |
Asie | 42 | 21 | Bangladesh, Irak, Iran, Indonésie, Myanmar, Pakistan, Singapour |
Europe | 48 | 0 | |
Océanie | 14 | 6 | Papouasie-Nouvelle-Guinée |
Monde | 193 | 64 |
Source : Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (Ilga World) – Données 2025 – © Observatoire des inégalités
L’homosexualité tend à être de plus en plus acceptée dans le monde. Le nombre de pays qui interdisent l’homosexualité est passé de 113 en 1990 à 64 en 2025. Mais ce progrès global n’empêche pas des reculs récents. En 2024, le Mali a criminalisé l’homosexualité, en instaurant une peine pouvant s’élever jusqu’à cinq ans de prison et Trinidad-et-Tobago a fait de même en 2025, instaurant une peine de sept ans d’emprisonnement.
Source : Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (Ilga World) – Données 2025 – © Observatoire des inégalités
Il existe toujours un décalage entre le droit et les pratiques. Interdire ne veut pas forcément dire réprimer : dans certains États, l’homosexualité est un délit ou un crime, mais elle n’est jamais poursuivie. Inversement, certains pays peuvent avoir autorisé l’homosexualité dans les textes, mais les homosexuels y sont exposés à des violences et des humiliations. En Côte d’Ivoire, qui fait office d’exception par rapport à de nombreux pays d’Afrique, le fait que l’homosexualité n’a jamais été interdite n’empêche pas les agressions homophobes [3]. En France aussi, où les discriminations homophobes sont interdites par la loi, les brimades et violences persistent. L’égalité des droits constitue une avancée essentielle mais ne dit pas tout des conditions de vie des personnes gays et lesbiennes.
Dans douze pays, les relations homosexuelles sont passibles de la peine de mort |
---|
La peine de mort est la sanction prévue par la loi en cas de relations sexuelles entre adultes consentants de même sexe dans sept pays : l’Arabie saoudite, le Brunei, l’Iran, la Mauritanie, le Nigéria, le Yémen et l’Ouganda. À cette sinistre liste, il faut ajouter cinq pays (l’Afghanistan, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Pakistan et la Somalie) qui, selon le rapport 2024 de l’Ilga World , pourraient recourir à la peine de mort sans que cela soit explicitement mentionné dans la loi. |
Photo / CC By Alisdare Hickson
[1] Voir la base de données de l’Ilga World sur la criminalisation des actes sexuels consentis entre personnes de même sexe : https://database.ilga.org/criminalisation-consensual-same-sex-sexual-acts.
[2] Le nombre des pays qui interdisent l’homosexualité est probablement sous-estimé parce que l’Ilga World ne recense pas toutes les réglementations locales dans les États fédéraux.
[3] Voir par exemple « En Côte d’Ivoire, une homophobie silencieuse », Maureen Grisot, Le Monde, 14 février 2014.
© Tous droits réservés - Observatoire des inégalités - (voir les modalités des droits de reproduction)