Synthèse

Inégalités entre les femmes et les hommes : notre tableau de bord

Où en est-on des inégalités entre les femmes et les hommes ? De l’emploi aux tâches domestiques, l’Observatoire des inégalités présente l’essentiel des données grâce à son tableau de bord.

Publié le 5 mars 2021

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Modes de vie Emploi Revenus Éducation Femmes et hommes Lien social, vie politique et justice

Les inégalités entre les femmes et les hommes se sont réduites au cours des dernières décennies, que ce soit en matière d’éducation, de participation à la vie professionnelle ou en politique. Mais l’égalité est loin d’être atteinte, en termes de salaire ou de partage du travail domestique notamment. Voici un tour d’horizon de nos principaux indicateurs.

Les inégalités entre les femmes et les hommes en France : principaux indicateurs
Hommes
Femmes
Éducation
Part des étudiants à l’université en 2018-201941,3 %58,7 %
Santé
Espérance de vie à la naissance en 201979,7 ans85,6 ans
Chômage
Taux de chômage en 20198,5 %8,4 %
Salaires
Tous temps de travail confondus, les hommes gagnent x % de plus que les femmes et les femmes gagnent x % de moins que les hommes en 201730 % 23 %
Emploi
Nombre d'actifs occupés en temps partiel subi en 2019386 2001 012 200
Pauvreté
Taux de pauvreté en 2018 (au seuil de 50 % du revenu médian)8,2 %8,5 %
Conditions de vie
Temps journalier consacré au travail domestique en 20102h003h26
Part des personnes qui consacrent tous les jours au moins une heure au travail domestique en 201635,6 %79,6 %
Vie politique
Part des députés à l’Assemblée nationale en 201761,3 %38,7 %
Part des maires en 202080,2 %19,8 %

Source : Insee, ministère de l'Enseignement supérieur, ministère de l’Intérieur – © Observatoire des inégalités

Les femmes sont plus souvent diplômées de l’université

À l’université, les femmes sont plus nombreuses (59 % des étudiants) que les hommes en 2018-2019, alors qu’elles n’étaient que 43 % en 1960-1961. Mais des écarts persistent dans le choix des filières. Les filles représentent 70 % des étudiants en lettres et sciences humaines et 64 % en médecine-pharmacie, mais moins de 30 % dans les écoles d’ingénieurs, qui mènent à des carrières prestigieuses et rémunératrices. Déjà au lycée, les filles sont moins nombreuses en série scientifique au moment du baccalauréat. Au bout du compte les filles ont un niveau de diplôme globalement plus élevé, mais moins « rentable » sur le marché du travail

Égaux devant le chômage

Alors que, depuis les années 1970, le chômage des femmes en France a toujours dépassé celui des hommes, depuis la fin des années 2000, les taux se sont rapprochés pour devenir équivalents : 8,5 % des hommes et 8,4 % des femmes étaient sans emploi en 2019 [1]. Ces dernières ont bénéficié des créations d’emplois dans le secteur des services, de la distribution aux emplois domestiques, en passant par l’enseignement ou la santé alors que la baisse du nombre d’emplois dans l’intérim et dans l’industrie a davantage frappé les hommes.

Les femmes moins bien payées et plus souvent en temps partiel subi

  • Des inégalités de salaire persistantes

Tous temps de travail confondus, les femmes touchent en moyenne un salaire 23 % moins élevé que celui des hommes, selon les données 2017 de l’Insee. Pour des temps complets, les femmes touchent 16,8 % de moins, et à poste et temps de travail équivalents, 5,3 % de moins.

Plus on s’élève dans la hiérarchie, plus les écarts de salaires sont grands. En équivalent temps plein, les femmes cadres touchent en moyenne 18 % de moins que les hommes cadres. À l’inverse, l’écart le plus faible se trouve parmi les employés (6 %), une catégorie majoritairement féminisée.

  • Le temps partiel subi est essentiellement féminin

Les femmes demeurent largement défavorisées sur le marché du travail. Elles occupent plus souvent des emplois de mauvaise qualité à temps partiel, souvent subi, avec de moindres responsabilités. En 2019, un million de femmes qui travaillent à temps partiel voudraient travailler plus. En comparaison, cette situation concerne 386 000 hommes.

Pauvreté : une quasi-égalité

En 2018, 8,5 % des femmes vivaient sous le seuil de pauvreté (fixé à 50 % du niveau de vie médian) contre 8,2 % des hommes. L’écart est relativement faible, du fait que tous les membres d’un ménage sont considérés comme disposant du même niveau de vie, ce qui masque les écarts de ressources individuelles des femmes et des hommes au sein des couples. On note tout de même que 23,8 % des familles monoparentales (en grande majorité des femmes seules et leurs enfants) sont en situation de pauvreté. Si l’on ne considérait que les revenus personnels, beaucoup plus de femmes que d’hommes seraient considérées comme pauvres.

Les femmes vivent plus longtemps

Comme l’éducation, la santé est un domaine où les femmes sont dans une situation plus favorable que les hommes. Leur espérance de vie est supérieure de six années. Mais cet écart s’est réduit entre 2005 et 2019. L’égalité avance dans ce domaine parce que les modes de vie des hommes et des femmes se rapprochent lentement, qu’il s’agisse du travail, ou de la consommation de tabac ou d’alcool.

L’inégal partage du travail domestique

Que les femmes aient ou non un emploi, elles supportent massivement la charge du travail domestique, comparées aux hommes. Avec l’arrivée d’un enfant, ce partage inégal perdure, voire se creuse. Parmi les personnes qui ont un emploi, les femmes consacrent en moyenne 3 h 26 par jour aux tâches domestiques, en 2010 (dernière donnée disponible), contre 2 h pour les hommes. Ces données sont anciennes et on manque d’éléments pour mesurer les évolutions au fil des générations, mais dans ce domaine, les choses semblent changer bien plus lentement que dans l’éducation ou l’emploi. Les hommes résistent au partage des tâches dans la sphère privée.

Davantage de femmes en politique, mais on est encore loin de la parité

On compte presque quatre femmes députées pour six hommes dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Au niveau local, les femmes peinent à accéder aux positions exécutives. 42,4 % des conseillers municipaux sont des femmes, mais c’est le cas de seulement 20 % des maires. Seules trois des treize régions de France sont présidées par des femmes. Comme dans l’entreprise, plus on s’élève dans la hiérarchie des responsabilités, moins la part de femmes est élevée. La présence des femmes dans les mandats nationaux et locaux progresse, mais lentement.

Photo/ © olly - Fotolia.com


[1Parmi les personnes considérées comme « actives » au sens du Bureau international du Travail, c’est-à-dire exerçant une activité rémunérée ou en cherchant une.

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Date de première rédaction le 5 mars 2012.
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